Manuel d'Epictete

MDecriem
Le manuel c'est à dire l'enkhheiridion, le poignard que l'on a sous la main
Le Manuel d’Epictète est écrit sous forme de maximes, de règles à suivre pour accéder au bonheur. Ce style d’écriture le rend parfois difficile à lire, car il est facile de perdre le fil des idées, et demande beaucoup de concentration.
Le texte est écrit à l’impératif, « sois », « fais », ce qui renforce l’idée que ce sont des ordres à suivre impérativement si on veut être heureux.
Même si la plupart des maximes seraient toujours d’utilité dans notre société contemporaine, nombreux exemples sont obsolètes, tels que « Si tu veux progresser, abandonne les calculs de ce genre : « Si je ne punis pas mon esclave, il se pervertira ». Car il vaut mieux que ton esclave se pervertisse plutôt que d’être, toi, malheureux ». L’exemple aujourd’hui nous semble si abstrait, que de comprendre qu’Epictète nous encourage à ne pas se soucier de nos possessions, car c’est la peur et l’angoisse de les perdre qui nous apporte le trouble, qui nous rends malheureux. Cependant, de notre temps il ne nous arrive plus de relier un être humain et sa pensée ou ses actions (« perversion ») en tant qu’un bien que l’on puisse contrôler.
Sinon, la première règle et surement la plus importante est de ne pas se préoccuper de ce qui est hors de notre portée, car on ne pourra pas changer le déroulement des choses de toute manière. Dans une des maximes suivantes, il s’appuie sur cette idée en disant « ne cherche pas à faire que les évènements arrivent comme tu veux, mais veuille les évènements comme ils arrivent, et le cours de ta vie sera heureux. » (p.67). d’une part, je suis d’accord avec cette affirmation : rien ne me sert de perdre mon temps et mon énergie à essayer de faire que les choses sur lesquelles je n’ai aucun contrôle changent, car ce sera en vain. Je dois d’abord accepter que qu’ils existent certaines choses sur lesquelles je n’ai aucun contrôle : les pensée des autres, leurs émotions, que je gagne ou non la loterie, comment se déroulera un oral, une soirée, un diner … puis apprendre à aimer les choses comme elles arrivent. Il vaut mieux utiliser ses qualités pour améliorer les choses sur lesquelles on peut avoir un impact.
Cependant, en suivant au mot et à la lettre Epictète, c’est-à-dire ne pas vouloir que les évènements arrivent comme je veuille, c’est renoncer à l’espoir, aux envies, aux désirs, et si je n’ai plus de désirs, rien ne pousse à agir et je sombrerai dans l’ennui.
Finalement, beaucoup des propos d’Epictète relèvent du stoïcisme, d’abord par le fait que le but ultime est d’atteindre le bonheur. L’aspect moral du stoïcisme, l’indifférence à la douleur et à la souffrance, sont souvent retrouvés dans le Manuel, par exemple, la réaction face à la mort d’un être cher : «Ton enfant est mort ? Il a été rendu ».
Le texte est écrit à l’impératif, « sois », « fais », ce qui renforce l’idée que ce sont des ordres à suivre impérativement si on veut être heureux.
Même si la plupart des maximes seraient toujours d’utilité dans notre société contemporaine, nombreux exemples sont obsolètes, tels que « Si tu veux progresser, abandonne les calculs de ce genre : « Si je ne punis pas mon esclave, il se pervertira ». Car il vaut mieux que ton esclave se pervertisse plutôt que d’être, toi, malheureux ». L’exemple aujourd’hui nous semble si abstrait, que de comprendre qu’Epictète nous encourage à ne pas se soucier de nos possessions, car c’est la peur et l’angoisse de les perdre qui nous apporte le trouble, qui nous rends malheureux. Cependant, de notre temps il ne nous arrive plus de relier un être humain et sa pensée ou ses actions (« perversion ») en tant qu’un bien que l’on puisse contrôler.
Sinon, la première règle et surement la plus importante est de ne pas se préoccuper de ce qui est hors de notre portée, car on ne pourra pas changer le déroulement des choses de toute manière. Dans une des maximes suivantes, il s’appuie sur cette idée en disant « ne cherche pas à faire que les évènements arrivent comme tu veux, mais veuille les évènements comme ils arrivent, et le cours de ta vie sera heureux. » (p.67). d’une part, je suis d’accord avec cette affirmation : rien ne me sert de perdre mon temps et mon énergie à essayer de faire que les choses sur lesquelles je n’ai aucun contrôle changent, car ce sera en vain. Je dois d’abord accepter que qu’ils existent certaines choses sur lesquelles je n’ai aucun contrôle : les pensée des autres, leurs émotions, que je gagne ou non la loterie, comment se déroulera un oral, une soirée, un diner … puis apprendre à aimer les choses comme elles arrivent. Il vaut mieux utiliser ses qualités pour améliorer les choses sur lesquelles on peut avoir un impact.
Cependant, en suivant au mot et à la lettre Epictète, c’est-à-dire ne pas vouloir que les évènements arrivent comme je veuille, c’est renoncer à l’espoir, aux envies, aux désirs, et si je n’ai plus de désirs, rien ne pousse à agir et je sombrerai dans l’ennui.
Finalement, beaucoup des propos d’Epictète relèvent du stoïcisme, d’abord par le fait que le but ultime est d’atteindre le bonheur. L’aspect moral du stoïcisme, l’indifférence à la douleur et à la souffrance, sont souvent retrouvés dans le Manuel, par exemple, la réaction face à la mort d’un être cher : «Ton enfant est mort ? Il a été rendu ».
Dès la première phrase de l’œuvre, Epictète nous indique la distinction majeure que nous devons faire pour pouvoir espérer accéder au bonheur : « Partage des choses : ce qui est à notre portée, ce qui est hors de notre portée. » Epictète renvoie à cette distinction fondamentale tout au long du Manuel.
Ce qui est à notre portée est tout ce qui dépend de nous, sur lequel nous avons un contrôle, sur lequel nous pouvons agir. Epictète donne comme exemple « le jugement, l’impulsion, le désir, l’aversion. » Ce qui est hors de notre portée est alors ce sur lequel nous n’avons aucun contrôle et ce qui ne dépend pas seulement de nous, comme « le corps, l’avoir, la réputation, le pouvoir. »
De par cette distinction Epictète nous donne une première leçon pour être heureux : il ne faut s’occuper que des choses qui sont à notre portée. Nous n’avons que très peu, voire aucun, contrôle sur ce qui est hors de notre portée. Nous avons alors plus de chance d’être malheureux en se préoccupant de ces choses. Si nous désirons quelque chose hors de notre pensée, nous allons tout faire en notre pouvoir pour accéder à cette chose. Cependant, elle va demeurer hors de notre portée : nos actions ne sont alors pas suffisantes, voire inutiles. Notre déception est en conséquence plus grande. En s’occupant de ces choses, nous nous occupons moins des choses qui sont à notre portée, alors que c’est celles-là sur lesquelles nous pouvons agir. Nous devons accorder de l’importance seulement à ce qui est à notre portée.
Nous devons apprendre à ne pas nous soucier de ce qui est hors de notre portée, de ce qui peut nous apporter que du malheur. Il faut accepter que nous ne puissions pas tout contrôler, et que certaines choses ne peuvent pas être évitées. Il vaut mieux rester indifférent face à ce qui et hors de notre portée. Si on espère quelque chose, nos actions ne seront pas suffisantes pour l’obtenir. Si nous voulons éviter quelque chose qui est hors de notre portée et inévitable, nous serons tristes et déçus. Nous ne pouvons pas changer ce qui n’est pas à nous, nous ne pouvons pas imposer notre volonté sur ce que nous ne pouvons pas contrôler.
Epictète nous donne le conseil suivant «Ne cherche pas à faire que les événements arrivent comme tu veux, mais veuille les événements comme ils arrivent, et le cours de ta vie sera heureux. » Beaucoup d’événements sont hors de notre portée : ils arriveront donc rarement comme on le veut. Notre déception et malheur viennent du fait que ce qui arrive n’est pas comme ce que nous souhaiterions. En n’ayant aucune attente, on ne peut pas être déçu, et on est donc plus heureux. Sur ce point, je suis d’accord avec Epictète : nous devons faire avec ce qu’on a et ce qui nous est donné. Si d’un côté nous ne pouvons pas être déçus parce que nos souhaits ne se sont pas réalisés, d’un autre côté si nous nous mettons jamais des objectifs ou nous n’avons aucun désir, nous ne ressentiront jamais le bonheur de voir nos désirs s’accomplir. Sans souhait, nous n’avons pas la motivation qui nous pousse à agir, à devenir une meilleure personne, à faire en sorte que notre but soit atteint. Même si parfois le résultat n’est pas celui auquel nous nous attendons et nous déçoit, nous aurons néanmoins travaillé et fait de notre mieux pour accomplir notre objectif, en ayant rencontré des moments de bonheur pendant notre quête, et nous aurons pu découvrir et apprendre des choses sur nous-mêmes, ce qui est tout aussi important.
Il faut dont exercer une indifférence face à tous ce qui est hors de notre portée, et ne jamais prendre trop à cœur ce qui ne nous appartient pas réellement. Epictète prend comme exemple la mort d’un être proche : cette mort est inévitable, hors de notre portée. Nous ne pouvons donc pas être trop affectés, et nous devons l’accepter et continuer avec notre vie. Ce que dit Epictète sur la nécessité d’une indifférence face à ce qui est hors de notre portée n’est pas faux, mais est quelque chose d’assez difficile à mettre en pratique. Ne pas être triste lors de la mort de sa femme ou de son enfant s’avère être quelque chose de pratiquement impossible. L’indifférence que propose Epictète peut facilement se rapprocher de l’être « inhumain », dénué de toute émotion et attachement. C’est dans la nature humaine de ressentir des émotions, quelles qu’elles soient : la joie, la tristesse ou la colère, quelles que soient les situations.
Pour accéder au bonheur, Epictète nous explique comment éviter la tristesse, ce qui est assez logique. Cependant, je pense que nous ne pouvons pas apprécier complètement les moments de joie et de bonheur si nous n’avons pas ressenti des moments de tristesse. Si nous sommes toujours heureux, les moments de joie deviennent communs, « banals », et plus des moments ponctuels et « rares » qu’il faut apprécier.
Ce qui est à notre portée est tout ce qui dépend de nous, sur lequel nous avons un contrôle, sur lequel nous pouvons agir. Epictète donne comme exemple « le jugement, l’impulsion, le désir, l’aversion. » Ce qui est hors de notre portée est alors ce sur lequel nous n’avons aucun contrôle et ce qui ne dépend pas seulement de nous, comme « le corps, l’avoir, la réputation, le pouvoir. »
De par cette distinction Epictète nous donne une première leçon pour être heureux : il ne faut s’occuper que des choses qui sont à notre portée. Nous n’avons que très peu, voire aucun, contrôle sur ce qui est hors de notre portée. Nous avons alors plus de chance d’être malheureux en se préoccupant de ces choses. Si nous désirons quelque chose hors de notre pensée, nous allons tout faire en notre pouvoir pour accéder à cette chose. Cependant, elle va demeurer hors de notre portée : nos actions ne sont alors pas suffisantes, voire inutiles. Notre déception est en conséquence plus grande. En s’occupant de ces choses, nous nous occupons moins des choses qui sont à notre portée, alors que c’est celles-là sur lesquelles nous pouvons agir. Nous devons accorder de l’importance seulement à ce qui est à notre portée.
Nous devons apprendre à ne pas nous soucier de ce qui est hors de notre portée, de ce qui peut nous apporter que du malheur. Il faut accepter que nous ne puissions pas tout contrôler, et que certaines choses ne peuvent pas être évitées. Il vaut mieux rester indifférent face à ce qui et hors de notre portée. Si on espère quelque chose, nos actions ne seront pas suffisantes pour l’obtenir. Si nous voulons éviter quelque chose qui est hors de notre portée et inévitable, nous serons tristes et déçus. Nous ne pouvons pas changer ce qui n’est pas à nous, nous ne pouvons pas imposer notre volonté sur ce que nous ne pouvons pas contrôler.
Epictète nous donne le conseil suivant «Ne cherche pas à faire que les événements arrivent comme tu veux, mais veuille les événements comme ils arrivent, et le cours de ta vie sera heureux. » Beaucoup d’événements sont hors de notre portée : ils arriveront donc rarement comme on le veut. Notre déception et malheur viennent du fait que ce qui arrive n’est pas comme ce que nous souhaiterions. En n’ayant aucune attente, on ne peut pas être déçu, et on est donc plus heureux. Sur ce point, je suis d’accord avec Epictète : nous devons faire avec ce qu’on a et ce qui nous est donné. Si d’un côté nous ne pouvons pas être déçus parce que nos souhaits ne se sont pas réalisés, d’un autre côté si nous nous mettons jamais des objectifs ou nous n’avons aucun désir, nous ne ressentiront jamais le bonheur de voir nos désirs s’accomplir. Sans souhait, nous n’avons pas la motivation qui nous pousse à agir, à devenir une meilleure personne, à faire en sorte que notre but soit atteint. Même si parfois le résultat n’est pas celui auquel nous nous attendons et nous déçoit, nous aurons néanmoins travaillé et fait de notre mieux pour accomplir notre objectif, en ayant rencontré des moments de bonheur pendant notre quête, et nous aurons pu découvrir et apprendre des choses sur nous-mêmes, ce qui est tout aussi important.
Il faut dont exercer une indifférence face à tous ce qui est hors de notre portée, et ne jamais prendre trop à cœur ce qui ne nous appartient pas réellement. Epictète prend comme exemple la mort d’un être proche : cette mort est inévitable, hors de notre portée. Nous ne pouvons donc pas être trop affectés, et nous devons l’accepter et continuer avec notre vie. Ce que dit Epictète sur la nécessité d’une indifférence face à ce qui est hors de notre portée n’est pas faux, mais est quelque chose d’assez difficile à mettre en pratique. Ne pas être triste lors de la mort de sa femme ou de son enfant s’avère être quelque chose de pratiquement impossible. L’indifférence que propose Epictète peut facilement se rapprocher de l’être « inhumain », dénué de toute émotion et attachement. C’est dans la nature humaine de ressentir des émotions, quelles qu’elles soient : la joie, la tristesse ou la colère, quelles que soient les situations.
Pour accéder au bonheur, Epictète nous explique comment éviter la tristesse, ce qui est assez logique. Cependant, je pense que nous ne pouvons pas apprécier complètement les moments de joie et de bonheur si nous n’avons pas ressenti des moments de tristesse. Si nous sommes toujours heureux, les moments de joie deviennent communs, « banals », et plus des moments ponctuels et « rares » qu’il faut apprécier.
mathieu.bonin@lilaschool.com
Excellents textes !
Vous avez compris que la distinction fondamentale du Stoïcisme est la distinction entre ce qui est en nôtre pouvoir et ce qui ne l'est pas. Par cette distinction, les stoïciens tentent de faire du bonheur quelque chose qui serait entre notre pouvoir. Ne soit pas joyeux plus que mesure de ce que tu n'as pas construit, ta propre naissance par exemple, mais ne soit pas non plus malheureux de ce que tu ne peux éviter (la mort, ou la mort de tes proches).
Ce qui parait intéressant dans vos textes, c'est que vous soulevez les difficultés de la mise en pratique du stoïcisme. La distinction entre ce qui en notre pouvoir et ce qui ne l'est pas est intelligible, mais est-elle praticable. Je peux savoir que la mort de cet ami était inéluctable, mais comment ne pas ressentir la tristesse et quelque part en être malheureux ? Celui qui d'ailleurs serait insensible serait-il encore digne de la philosophie ?
On a souvent reproché aux stoïciens de préconiser une morale de l'insensibilité. Mais peut être pour répondre à votre objection pouvons nous distinguer entre subir un événement malheureux et en être affecté. lors de la mort d'un proche n'est ce pas en acceptant ce à quoi je ne peux pas échapper que je peux justement surmonter cette tristesse et apprendre à vivre avec elle ? Dans ce cas la distinction stoïcienne semble pertinente !
Vous avez compris que la distinction fondamentale du Stoïcisme est la distinction entre ce qui est en nôtre pouvoir et ce qui ne l'est pas. Par cette distinction, les stoïciens tentent de faire du bonheur quelque chose qui serait entre notre pouvoir. Ne soit pas joyeux plus que mesure de ce que tu n'as pas construit, ta propre naissance par exemple, mais ne soit pas non plus malheureux de ce que tu ne peux éviter (la mort, ou la mort de tes proches).
Ce qui parait intéressant dans vos textes, c'est que vous soulevez les difficultés de la mise en pratique du stoïcisme. La distinction entre ce qui en notre pouvoir et ce qui ne l'est pas est intelligible, mais est-elle praticable. Je peux savoir que la mort de cet ami était inéluctable, mais comment ne pas ressentir la tristesse et quelque part en être malheureux ? Celui qui d'ailleurs serait insensible serait-il encore digne de la philosophie ?
On a souvent reproché aux stoïciens de préconiser une morale de l'insensibilité. Mais peut être pour répondre à votre objection pouvons nous distinguer entre subir un événement malheureux et en être affecté. lors de la mort d'un proche n'est ce pas en acceptant ce à quoi je ne peux pas échapper que je peux justement surmonter cette tristesse et apprendre à vivre avec elle ? Dans ce cas la distinction stoïcienne semble pertinente !
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